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LE CRÉDIT

Finance

PLAN

  1. DÉFINITIONS
    1. Définition Macro-économique
    2. Définition Micro-économique
    3. Définitions Juridiques
  2. CLASSIFICATIONS DE CRÉDITS
    1. Méthode économique
    2. Méthode macro-économique
    3. Méthodes juridiques
    4. Méthode de distribution
    5. Méthodes sur la technique bancaire
    6. Méthode officielle de la Banque de France
  3. LES FORMES DE CRÉDITS
    1. Crédit Acheteur
    2. Crédit Bail
    3. Crédit Documentaire
    4. Crédit Fournisseur
    5. Crédit Relais
  4. LA CONVENTION DE CRÉDIT
    1. Caractères de la convention de crédit
    2. Conclusion de la convention de crédit
    3. Syndication des crédits
    4. Obligations des parties
    5. Rémunération du préteur de deniers
      1. Principe de liberté dans la fixation des taux d'intérêts
      2. Différentes formes d'intérêts
      3. Plafonnement légal (TEG)
    6. Durée du crédit & sa dénonciation
      1. Dénonciation du crédit
      2. Le crédit dans une liquidation judiciaire
    7. Responsabilité du préteur de deniers
  5. PROBLÈMES GÉNÉRAUX DU CRÉDIT
    1. Le Risque
    2. Les Garanties
    3. Le Prix

1 DÉFINITIONS

Définition macro-économique

Rappel :
Les crédits à l'économie représentent la contrepartie de la masse monétaire M3.

vers EIT Il s'agit de la notion d'Endettement Intérieur Total (EIT).

Définition micro-économique

Le crédit est une autorisation d'avoir un compte fonctionnant au débit.

Il n'y a pas décaissement  automatique du montant mais le client puise  dans cette limite.

Définitions juridiques

Cette dernière définition technique, peut être complétée par une définition plus stricte selon le Code monétaire & financier qui énonce dans son article L. 313-1 :

« ... tout acte par lequel une personne [...] met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une autre personne ou prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature... ».

La notion de « Prêt » est défini par plusieurs articles différents du Code Civil en fonction de l'objet.
L'article 1874 du CC défini deux sortes de prêt :

Article 1874
Créé par Loi 1804-03-09 promulguée le 19 mars 1804
Il y a deux sortes de prêt :

Celui des choses dont on peut user sans les détruire ;

Et celui des choses qui se consomment par l'usage qu'on en fait.

La première espèce s'appelle "prêt à usage", ou "commodat".
La deuxième s'appelle "prêt de consommation", ou simplement "prêt".

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2 CLASSIFICATIONS DES CRÉDITS

puce carre Les crédits bancaires peuvent être classés selon plusieurs critères différents.

Méthode économique : sur la durée

La plus classique, et qui garde son intérêt pour les banques, reste le classement selon la méthode économique qui repose sur la durée du crédit. On distingue ainsi les crédits à court terme (CT), moyen terme (MT) et long terme (LT).

Méthodes juridiques :

1/ Sur les garanties :

Crédit réel   assortis de garanties réelles
Crédit personnel  assortis de garanties personnelles (on dit aussi crédit en blanc).

2/ Sur la qualité de la contre-partie :

Personne privée, un particulier  Cette distinction est essentielle en droit bancaire, car dans ce cas il faut appliquer les lois sur la protection du consommateur (Scrivener I & II, etc.)

Personne morale, une entreprise  C'est le simple droit commercial qui s'applique (liberté contractuelle).

Méthode de distribution : sur le nombre d'établissement bancaire

Méthode macro-économique :

puce carre Cette distinction est essentielle car elle concerne le financement du commerce international (exportations et importations) et nécessite des règles de fonctionnement spécifiques et une technicité particulière (en particulier sur les garanties) qui peuvent justifier de faire intervenir des organismes spécialisés comme la COFACE par exemple. Cependant, avec la déréglementation mise en place depuis 1986, cette spécificité tend à disparaitre.

Méthodes sur la technique bancaire :

1/ Technique utilisée :

Crédit avec avance de fonds  Prêts.
Ils sont consommateurs de trésorerie et visibles sur le bilan de l'établissement de crédit.

Crédits par signature sans avance de fonds  Crédits (crédits d'acceptation, aval, caution, etc.).
Ils ne sont apparants que sur les comptes de hors bilan ; pourtant, ils peuvent engager la banque pour des montants considérables !

2/ Bénéficiaire des fonds :

Crédit type Acheteur Crédit acheteur Fournit au client les fonds nécessaires au paiement du fournisseur. Cette méthode devient prépondérante dans le financement du commerce international (les importations).

Crédit type Fournisseur Crédit acheteur Permet à celui-ci de financer son activité dans l'attente des règlements de ses clients. La banque prend donc un risque sur son client, mais également sur les clients de son client. Or, elle ne connait bien que son client ! Ce crédit favorise les exportations.

3/ Crédits Financiers ou Commerciaux :

Crédit Financier Crédit acheteur Opérations bancaires non liées à une activité (crédit non affecté).

Crédits Commerciaux Crédit acheteur Opérations bancaires liées à une activité industrielle ou commerciale clairement identifiée (crédit affecté-lié).

4/ Méthode sur le re-financement :

Crédits mobilisables Crédit acheteur Permet à l'établissement de crédit de se refinancer auprès de la Banque de France ou auprès d'un établissement spécialisé (Crédit Foncier par exemple). Ils sont plus sécurisés, donc coûtent moins cher à mettre en place.

Crédits non mobilisables Crédit acheteur  Ne permettent pas à l'établissement de crédit de se refinancer à moindre coût. Ils sont donc plus risqués, ils coûtent donc plus cher !

5/ Sur la qualité de l'engagement :

Méthode officielle de la Banque de France :

Crédit acheteur Les formes du crédit

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3 LES FORMES DU CRÉDIT

 

CRÉDIT ACHETEUR

C'est un crédit import.

Deux contrats autonomes sont signés :

  1. le contrat commercial,
  2. le contrat de crédit dit « Ouverture de crédit » par lequel une banque française promet à l'emprunteur - l'acheteur  - la mise à disposition en temps utile des sommes nécessaires au respects de ses engagements de paiement au comptant.

Deux dispositions essentielles :

  1. la mise à disposition des fonds ne peut avoir qu'un objet - le paiement du fournisseur,
  2. l'obligation de l'emprunteur de rembourser les fonds sans évoquer des exceptions.

CRÉDIT BAIL

La part du crédit-bail représente en France 25% des financements moyen terme des investissements.

mot suivant En savoir plus sur le Crédit-bail.

CRÉDIT DOCUMENTAIRE (import)

Le Crédit Documentaire est une forme de crédit faisant intervenir des banques en facilitant une transaction qui ne comporte par a priori le minimum de confiance nécessaires entre fournisseur et client.

À noter que les règles et usances en matière de CREDOC sont publiées par la Chambre de Commerce International (CCI). Leur dernière mise-à-jour date de 1983.

Un CREDOC peut être :

  1. RÉVOCABLE
    Si la banque émettrice se réserve le droit de l'annuler à tout moment, avant la présentation des documents, de sa propre initiative ou à la demande de l'acheteur.
  2. IRRÉVOCABLE
    Si la banque émettrice a pris un engagement ferme et définitif qui ne peut alors être modifié sans l'accord de toutes les parties.
  3. CONFIRME
    Si la banque notificatrice ajoute son engagement à celui de la banque émettrice en donnant sa confirmation au crédit documentaire. Pour le vendeur, cet engagement est autonome par rapport à celui de la banque émettrice.

mot suivant En savoir plus sur le Crédit Documentaire.

CRÉDIT FOURNISSEUR (export)

C'est un crédit d'escompte (sauf bonne fin) des créances détenues par l'exportateur sur l'acheteur étranger à qui il a consenti des délais de paiement supérieur à 18 mois.

Il s'agit d'un crédit de mobilisation de créances nées à moyen ou long terme, ce qui suppose que celle-ci soient certaines, exigibles et liquides.

Ce crédit est en règle générale consenti à l'Exportateur.

L'Exportateur endosse les effets à l'ordre de sa banque. La banque met à disposition le produit net de l'escompte qui correspond au taux du crédit.
Le risque repose donc sur le client exportateur. Mais c'est celui que connait mieux la banque, puisqu'il s'agit de son client !

CRÉDIT RELAIS

Le Crédit Relais, ou Prêt Relais est un montage financier permettant de faire coïncider vente et achat d'un nouveau bien immobilier et de gérer plus sereinement la durée de la vente du premier bien.

puce carre Un acheteur déjà propriétaire souhaite acheter un nouveau bien et vendre le premier. Pour permettre cette transaction, l'établissement prêteur avance à l'acheteur entre 60% et 80% du montant de la valeur estimée du bien actuel, pour une durée de 1 à 2 ans. Le Crédit Relais permet donc d'acheter un nouveau bien immobilier avant d'avoir vendu le premier bien !
Il existe deux types de Crédit Relais :

  1. Si on achète un bien plus cher que le premier que l'on vend, il est nécessaire de souscrire à un crédit relais jumelé, c'est-à-dire avec un prêt classique immobilier long terme.
  2. Si on achète un bien moins cher que celui que l'on vend, il s'agit d'un Crédit Relais Sec. Ce type de financement est moins intéressant pour la banque car il n'y a pas de prêt jumelé.

Dans les deux cas, il s'agit d'un prêt d'un an renouvelable 1 fois pour 1 an. Son montant représente entre 60% et 80% de la valeur du bien. Pour le remboursement, l'emprunteur à le choix entre deux solutions :

  1. Soit un remboursement immédiat, c'est-à-dire que l'emprunteur paye au banquier des mensualités couvrant l'amortissement du capital plus les intérêts et l'assurance. Il s'agit d'un prêt amortissable classique.
  2. Soit l'emprunteur opte pour un remboursement différé, c'est-à-dire que l'emprunteur rembourse les intérêts et le capital seulement lors de la vente du bien.

Les engagements des banques lors de la crise financière et immobilière de fin 2008 :

Sources :

D'après une conférence de Jessica Colin, élève en BTS Banque (Octobre 2008) sur des articles parus dans Les Echos du 31/10/2008 et 03/11/2008.

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4 LA CONVENTION DE CRÉDIT

4.1 Caractères de la convention de crédit

Caractère commercial ou mixte de la convention de crédit ?

puce carre Le banquier est un commerçant. Si son client est un commerçant, il s'agit d'un acte commercial. Si son client est un particulier, il s'agit d'un acte mixte. La distinction permet d'attribuer le tribunal compétant et le droit qui doit être appliqué. En particulier, s'il s'agit d'un acte mixte, le droit de protection du consommateur s'impose.

Liberté contractuelle ou formalisme ?

puce carre En principe, le contrat de prêt se forme entre le banquier et son client sur simple échange des consentements. La preuve est établie par tout moyen contre la banque par le client. Le banquier doit respecter les règles de preuve du droit civil quand le client n'est pas un commerçant.

puce carre Aucune condition de forme n'étant imposée, cela a permis l'informatisation des procédures et opérations avant que la loi assimile l'enregistrement informatique à un écrit. Cela a facilité les opérations en nombre et favorisé la faiblesse des coûts de traitement, donc le coût du crédit in-fine.

puce carre Cependant, pour des raisons d'intérêt public (contôle fiscal, réglementation étrangère et harmonisation européenne, etc.), un certain formalisme est devenu nécessaire et obligatoire. Principalement dans un but de protection du consommateur ; citons en particulier :

  1. le taux d'intérêt doit être fixé par écrit,
  2. pour les crédits à la consommation, une offre préalable écrite dont le contenu est strictement réglementé est obligatoire,
  3. existance d'un délais de rétractation, etc.

puce carre C'est un contrat de droit privé qui relève de la liberté contractuelle et il est librement aménageable du moment qu'il respect les principes de l'ordre public.
Petit rappel historique ; c'était loin d'être le cas pendant la période de fort encadrement du crédit (début des années 1980) !
Les conditions de validité sont celles du droit commun des obligations. L'objet de la convention étant une somme de monnaie, elle peut être libellé en monnaie étrangère même si le crédit n'a pas de caractère international. Mais comme il s'agirait d'une méthode détournée pour créer une indexation du crédit, la monnaie étrangère doit être en relation directe avec l'activité de l'une des parties (en général, le bénéficiaire) conformément à l'article L. 112-2 du Code monétaire et financier.

puce carre Concernant la capacité et le pouvoir d'engagement : Le Code civil détermine pour chaque incapables les restrictions à la capacité d'emprunter et l'étendue des pouvoirs du représentant légal de l'incapable.
À signaler cependant : l'article 113 de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 prévoit une amende pénale à l'encontre du banquier qui propose ou consent un prêt à un mineur sans autorisation du juge des tutelles ou du représentant légal !

Caractère personnel - non-cessibilité

puce carre Les contrats bancaires reposent sur la confiance réciproque des parties. Ce qui est particulièrement vrai pour la banque qui octroie un crédit à un client sur l'analyse d'un dossier et qui repose sur la capacité de remboursement que présente le client. La convention de crédit est donc intuitu personae et n'est donc pas de ce fait, transmissible à un tiers, sauf accord du prêteur donné à l'avance et inscrit dans la convention de crédit.
Il en est de-même pour l'incidense sur les conditions de dénonciation.

puce carre Cependant la loi écarte exceptionnellement les conséquences de l'intuitu personae en ce qui concerne le transfert de crédit dans le cas du maintien d'un crédit ou d'un compte fonctionnant au débit après le redressement judiciaire d'un client durant la période d'observation.

puce carre La confiance réciproque et l'aspect intuitu personae du crédit impose un devoir de loyauté entre les parties.

On accorde pas un crédit à la vue des garanties,
mais sur une capacité de remboursement !

Inscription en compte

puce carre Sur un plan technique, la banque cherchera toujours à globaliser sa relation avec son client dans la mesure où les crédits se dénouent d'un point de vue comptable sur un compte unique. Ce compte sera généralement un compte courant. Les sûretés garantissant le solde du compte couvrant l'ensemble des crédits qui y sont inscrits. Pour les groupes, des conventions de fusion de comptes (ou d'unité de compte) contribueront à cette globalisation.

4.2 Conclusion de la Convention de crédit

Publicité

puce carre La publicité sur le crédit n'est pas interdite. Cependant, la publicité pour les crédits à la consommation ou les crédits immobiliers pour les non-professionnels doit comporter un certain nombre de mentions obligatoires dont le taux effectif global (art. L. 311-4 et L. 312-4 du Code de la consommation), et ce, quelque soit le mode de transmission utilisé - donc y compris sur internet (cf. TI de Saint-Malo, 18 décembre 2001).

Démarchage

puce carre Le démarchage est admis s'il est effectué pour le compte d'un Établissement de Crédit (art. L. 341-4 du Code monétaire et financier).

Définition du Démarchage (art. L 341-2 du Code monétaire et financier)

Activité consistant à se rendre au domicile ou à la résidence des personnes ou sur leur lieu de travail ou dans des lieux publics pour proposer des prêts ou de faire des offres par lettres circulaires ou par des communications téléphoniques.

Les démarcheurs doivent être de nationalité française ou ressortissants d'un état membre de l'U.E. et porteurs d'une carte de démarchage délivrée par l'établissement de crédit.

L'art. L. 341-15 interdit de manière absolue aux démarcheurs de recevoir des personnes démarchées des espèces, des effets de commerce, des valeurs ou chèques au porteur ou à son nom ou tout paiement par un autre moyen. Les présentes dispositions sont sanctionnées pénalement par les art. L. 353-1 et L. 353-2 du Code monétaire et financier.

puce carre Les conventions conclues à la suite d'un acte de démarchage irrégulier sont frappées d'une nullité relative. (Cour de Cass. 1ère chambre civ., le 4 février 1997, arrêt n° 192, Bailly-Masson c. SNCE et Société COFINORD).

4.3 Syndication des crédits

4.4 Obligations des parties

4.5 Rémunération du prêteur de deniers

puce carre Depuis 1966, les taux d'intérêts débiteurs, les commissions et la fixation des dates de valeur par la banque sur ces opérations sont libres. Ces conditions sont publiées à destination de la clientèle dans les conditions générales. Le consentement, exprès ou tacite du client est cependant nécessaire pour que ces conditions soient applicables aux opérations effectuées pour son compte. La seule limite à la liberté de fixation des taux d'intérêt est la loi du 28 décembre 1966 sur l'usure, modifiée plusieurs fois depuis et notamment par la loi sur l'initiative économique du 1er août 2003.

4.5.1 Principe de liberté dans la fixation des taux d'intérêts

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5 PROBLÈMES GÉNÉRAUX DU CRÉDIT

  1. LE RISQUE
  2. LES GARANTIES
  3. LE PRIX

5.1 Le Risque

puce carre Dès lors qu'une banque procède à une opération de crédit, elle doit supporter, au minimum, 3 risques qui sont :

  1. Risque d'illiquidité (ou d'immobilisation)
  2. Risque de taux
  3. Risque de contrepartie (ou de non-remboursement)

Auxquels s'ajoutera un Risque de Revenu global pour l'établissement de crédit.
Mais les événements récents nous ont montré aussi que lors d'une crise grave sur le crédit au niveau mondial (cf. crise des subprimes 2007-2008) l'effet domino ajoute un risque systèmique qui transforme l'ensemble de l'activité en crise de confiance et va jouer sur les marchés et en particulier, les marchés monétaires (les liquidités, cf. le coût de refinancement ci-dessous).

puce carre Conclusion : il n'existe pas d'activité Prêt & Crédit sans risque pour l'établissement préteur. Afin de se protéger, la prise de garantie est donc nécessaire.

5.2 Les Garanties

puce carre La prise de garanties atténue le risque du banquier mais ne le supprime pas ! Elle peut également contribuer à la diminution du coût du crédit. Elle permet aussi le refinancement du banquier sur certain marché précis ; par exemple, l'hypothèque conventionnelle permet à la banque un refinancement auprès de Crédit Foncier. Dans ce cas, deux risques seront atténués, le risque d'illiquidité et le risque de non-remboursement.

puce carre Mais la prise de garantie représente également un coût. Coût administratif de mise en place, coût de gestion annuelle (l'information annuelle des cautions par exemple), plus le coût éventuel de gestion en cas d'activation ou de réalisation de la garantie.

puce carre Conclusion : on n'accorde jamais un crédit à la vue des garanties offertes, mais celles-ci restent indispendables pour compenser la prise de risque du banquier en situation de préteur de deniers et faciliter les éventuels recours au refinancement.

On accorde pas un crédit à la vue des garanties,
mais sur une capacité de remboursement !

5.3 Le Prix

puce carre Le prix du crédit s'exprime par le taux d'intérêt, mais également par des commissions fixes pouvant être prises lors de la mise ne place de la ligne de crédit (Frais de dossier par exemple, frais d'intermédiaire, assurances diverses, etc.). Mais le taux de crédit proposé au client, doit lui-même tenir compte de plusieurs composantes afin de garantir à l'Établissement de Crédit de préter au meilleur prix. Ces différents paramètres sont :

  1. la prise en compte du coût de refinancement
  2. la prise en compte du délais (le terme du crédit)
  3. la prise en compte du risque mais surtout, de ces conséquences pécuniaires
  4. à cela, appliquer une marge afin d'assurer la continuité de l'activité.
  5. Et enfin, la prise en compte de la concurence pour des crédits équivalents lors de la mise en place de crédit de même nature.

5.3.1 Le coût de refinancement

puce carre Soit la banque possède un réseau, donc procède à de la récolte d'épargne disponible rémunérée ou non, voire, des comptes à vue ; soit la banque ne possède suffisamment pas de liquidité disponible, et devra donc en acquérir sur les marchés (marché monétaire). Même les soldes à vues sur les comptes de dépôts des ménages ont un coût d'acquisition pour la banque. Il s'agit du coût de création et d'entretien d'un réseau d'agences (Immobilisations, salaires, charges de fonctionnement, frais généraux, etc.).
Il n'existe donc pas de liquidité gratuite dont pourrait user l'établissement de crédit. Tout euro collecté à un prix de revient au même titre que n'importe quelle matière première !

5.3.2 Le délais

puce carre Prêter à un institutionnel à très court terme (quelques jours), ou prêter à une entreprise non financière à long terme pour financer un investissement de production (entre 8 et 10 ans) ne présente pas le même risque simplement en fonction du délais. D'un simple point de vue statistique, plus la durée d'un investissement est long, plus il y a de chance qu'il se produise un événement non prévu qui vienne contrarier la rentabilité initial du projet. Ce sont les aléas de la vie économique... Aussi, il est normal que le taux d'intérêt soit directement proportionnel au temps d'immobilisation des capitaux. Cela récompense le risque d'immobilisation et on obtient de la sorte une courbe des taux « logique ». Cependant, il peut arriver parfois que la courbe des taux s'inverse ou fléchisse et observer ainsi des prêts long terme accordés à des taux inférieurs aux prêts court terme présentant pourtant un moindre risque. Nous sommes dans ce cas dans une situation de courbe des taux inversée. Dans le cas où cette situation exceptionnelle venait à perdurer, cela pourrait entraîner une marge d'intermédiation négative et mettre les établissements de crédit dans une situation intenable !

puce carre Exercice : tracez la courbe des taux en fonction des taux domestiques de références pris à une même période, ci-dessous.

Référence Taux Durée Marché Date
EONIA 2,251 % 1 jour Monétaire 24/12/2008
EURIBOR 1 mois 2,711 % 1 mois Monétaire 24/12/2008
EURIBOR 2 mois 2,887 % 2 mois Monétaire 24/12/2008
EURIBOR 3 mois 2,991 % 3 mois Monétaire 24/12/2008
EURIBOR 6 mois 3,061 % 6 mois Monétaire 24/12/2008
EURIBOR 1 an (instantané) 3,150 % 1 an Monétaire 24/12/2008
EURIBOR Moyen Annuel (maturité 1 an) 4,929 % 1 an Prêt à taux variable nov. 2008
TEC 5 ans 2,760 % 5 ans T.C.N. 29/12/2008
BTAN 5 ans 3,164 % 5 ans T.C.N. nov. 2008
TEC 10 ans 3,390 % 10 ans T.C.N. 29/12/2008
TMO secteur privé 4,540 % 8-10 ans Primaire obligataire 1er sem. 2008
Taux moyen du marché prêt à 20 ans 5,150 % 20 ans Prêt immobilier dec. 2008
Taux moyen du marché prêt à 30 ans 5,650 % 30 ans Prêt immobilier dec. 2008

Correction de l'exercice... Réponse à l'exercice.

Correction de l'exercice... Cf. également la courbe des taux sur le PIBOR (décembre 1997).

5.3.3 Le risque

puce carre Il ne s'agit plus ici de procéder à une analyse du risque, puisque maintenant nous savons que chaque activité de crédit comporte un risque, mais d'incorporer le coût du risque de contrepartie, et uniquement celui-ci, dans le taux du crédit pratiqué. Plus la qualité de signature sera importante, plus le coût du risque sera faible. En effet, gace à sa qualité de signature, l'emprunteur pouvant plus facilement faire jouer la concurrence entre les différents Établissements de Crédit présent sur le marché. Le taux proposé sera donc inversement proportionnel à la qualité de signature. C'est ce phénomène qui est pris en compte dans la pondération appliquée aux engagements pour le calcul du Ratio International de Solvabilité (RIS).

5.3.4 La marge

puce carre Il s'agit ici d'une marge commerciale classique – à ne pas confondre avec la marge d'intermédiation !

5.3.5 La concurrence

puce carre La concurrence va jouer sur les taux dans le sens de la baisse, ou tout du moins, empecher un Établissement de Crédit de pratiquer des taux issu de la seule prise en compte des critères précédents sans tenir compte de ses confrères pour des crédits à des conditions identiques au même moment.
Cependant, la concurrence ne pas se jouer uniquement sur les taux, mais également, et de plus en plus, sur les conditions : originalité du « produit », taux fixe contre taux variable, clauses de variation de plus en plus complexes, garanties demandées, etc.

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